Caribus intéresse et de nombreuses questions fusent. Comment allez-vous fluidifier la circulation tandis que Caribus va rajouter du trafic, avec des véhicules « grands formats » supplémentaires sur une voie dédiée pour certains tronçons sans augmenter le nombre de routes ?
Que vont devenir les commerces situés sur le front de mer, tout va être rasé ? Quelles zones sont concernées par le projet ? Des croyances subsistent.
Caribus, aurait pour horizon, 2060 pour certains et ne desservirait que Mamoudzou, pour d’autres. Et les parkings, 550 places seulement ?! Les taxis vont mourir. Et ceux du sud, on les prendra où ?
Caribus séduit, au point de susciter une incrédulité non négligeable, la population se disant « habituée aux promesses politiques sans lendemain ». On réclame du réalisme. Les commentaires sur les réseaux vont bon train. Ils restent cependant majoritairement positifs. Les attentes sont fortes. Il y a beaucoup d’impatience exprimée. On demande de la verdure et plus de places de parkings tout en affirmant que cela va être difficile de délaisser son véhicule.
Il faut du temps, pour que le public ingère les données, intègre que Caribus dessert toute la Cadema par 2 axes, nord-sud et Est-ouest. Mais en effet, c’est le désengorgement quotidien du grand Mamoudzou qui est ciblé. Un désengorgement possible que si l’intermodalité fonctionne et qu’un partage cohérent du marché se fait entre les taxis, le transport collectif urbain et interurbain et qu’un report significatif des usagers se fait sur le transport collectif, réduisant du même coût les véhicules en circulation.
Caribus, ce n’est pas non plus pour 2060, c’est demain, au premier trimestre 2024 pour une mise en service partielle. Etape après étape Caribus prend et prendra forme, la réalité terrain s’imposant d’elle-même.
Projeter les images de notre communauté d’agglomération de demain, en a ravi plus d’un, tout en suscitant quelques critiques. « La Cadema vent du rêve ». Il est nécessaire que les futurs usagers comprennent vers quoi Caribus les mène. Et c’est pari réussi, de voir les sceptiques s’en mêler. La Cadema ne compte pas s’arrêter à des projections. Depuis qu’elle a germé dans les cartons de la commune chef-lieu, l’idée n’a eu de cesse de croître jusqu’à devenir projet et aujourd’hui, nous sommes dans la phase de mise en œuvre avec les tractopelles qui tournent, quoi de plus tangible ? Comme toute infrastructure de cette envergure, les travaux sont planifiés par tranche et ordonnés selon une ingénierie qui relève de diverses spécialités dans le domaine du bâtiment et des ponts et chaussées. Ainsi, le tronçon Rond-point Zena Mdéré – rond-point Baobab ne fait pas partie de cette première tranche entamée. Tout ne peut se faire à la fois. Les choix opérés pour la planification des travaux relèvent d’une optimisation maximale arbitrant entre toutes les contraintes techniques, environnementales et sociales, minimiser les nuisances auprès des usagers de la route et des quartiers riverains restant une priorité absolue.
Toutes les inquiétudes exprimées autour du front de mer sont légitimes. Aussi, le président de la Cadema tient à rassurer le public sur la nature du projet Caribus et sur ses finalités. « C’est avant tout le projet de tous, qui ambitionne d’améliorer le cadre de vie de toutes les composantes de la communauté d’agglomération, particuliers comme professionnels ». Dans le cadre du projet de transport, des travaux d’aménagement vont certes transformer le littoral. Toutefois, la mise en valeur économique et touristique de la zone relève de la commune de Mamoudzou qui porte un projet ambitieux dans lequel tous les acteurs économiques aujourd’hui présents auront leur place réservée.
Pour qu’un projet aboutisse, il est nécessaire que tous les acteurs coopèrent. Vider le littoral de ses commerces relève d’un non-sens auquel la Cadema refuse de s’abandonner. Délocaliser, le temps des travaux pour relocaliser dans un meilleur écrin, cela fait davantage sens.
Pour rappel Caribus est un projet multimodal, qui se veut complémentaire aux modes de transport existants et qui encourage la pratique d’une nouvelle mobilité intégrant les modes dit doux non polluants. C’est un chemin médiant que nous allons tous ensemble concourir à tracer. Comme nombreux l’ont saisi. Prioriser le transport en commun relève d’un sens pratique, écologique, chaque usager devra évaluer son rapport bénéfices/contraintes. Et encore une fois il est question de coopération pour un bien-être collectif. Les finalités sont réalistes, accessibles et ne seront atteintes que si chacun y croit et y met du sien.