Caribus n’est plus un mirage et ce, grâce au concours de plusieurs co-financeurs, sans lesquels le projet n’aurait vu le jour.  La Cadema peut en effet compter sur 2 majors, L’Europe avec une enveloppe Feder de 34 millions et l’Etat, qui participe à hauteur de 32 millions, notamment au travers de son appel à projet « transport public et mobilité durable » et de l’agence AFD qui intervient sous forme de subvention et de prêts.

À eux deux, ils comptabilisent 75% du financement de la 1ère tranche des travaux engagées depuis le premier trimestre 2022 et évalués à un montant de 86 millions d’euros.  Le département n’a pas hésité à se joindre à ce projet inédit en concourant à hauteur de 5 millions d’euros.  

La Cadema, quant à elle, mobilise 14.5 millions d’euros en fonds propres pour cette 1ère tranche qui va durer 18 mois. C’est l’occasion ici, de revenir sur les enjeux que représente Caribus, pour ces bailleurs de fonds.

Pourquoi l’Europe s’engage auprès de la Cadéma

La stratégie européenne vise une croissance intelligente, durable et inclusive au travers notamment de sa programmation 2014-2020 sur l’ensemble de son territoire composé de 28 Etats.

Ainsi, « protéger et valoriser le patrimoine naturel et l’environnement », « l’inclusion sociale et combattre la pauvreté », « renforcer [….] l’entrepreneuriat et la compétitivité des entreprises » constituent des axes prioritaires dans la programmation 2014-2020 du Département-Région de Mayotte.

Le Feder a ainsi vocation à soutenir « le renouvellement urbain, l’amélioration du cadre de vie, la consolidation de la vie collective et du lien social, des opérations de développement urbain intégrées comprenant des volets d’aménagement et de développement de services collectifs, l’amélioration des circulations, le soutien à la création d’emplois et l’animation de la vie sociale ».

C’est au regard de ces finalités que Le GIP Europe a renouvelé sa confiance au projet Caribus par la signature d’une convention le 11 juillet dernier, entérinant l’engagement pris en matière de cofinancement.

Quels objectifs pour l’Etat ?

L’Agence Française de Développement œuvre de manière générale pour « des infrastructures sûres, efficaces et durables répondent aux besoins des populations, des entreprises et des territoires. Et elle soutient de manière plus spécifique, la mobilité durable, combinant infrastructures, services, réglementations, pour que les déplacements de chaque acteur puissent se faire avec des solutions efficaces, équitables et durables.

La mobilité des personnes et des biens est indispensable pour l’accès à l’emploi et aux services essentiels, pour le fonctionnement de l’économie productive et pour que les villes restent efficaces et vivables ». Voici le crédo du partenaire historique et incontournable de l’action publique sur notre territoire. C’est donc une évidence pour l’AFD de participer à un projet, « colonne vertébrale » en devenir de la vie socio-économique du territoire de Mayotte. 

L’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie a pour cheval de batail, la transition écologique, autrement dit elle veille au quotidien auprès des divers acteurs à « accélérer le passage à une société plus sobre et solidaire, créatrice d’emplois, plus humaine et harmonieuse ».

Le Transport et Mobilité ainsi que la qualité de l’air sont deux axes d’interventions connexes majeures dans son action. Ainsi, l’ADEME encourage l’innovation, la Recherche, elle produit et partage de la connaissance, accompagne par du co-financement des acteurs et des projets qui poursuivent ses objectifs. 

L’ADEME conseille et soutient la Cadema dans le cadre du Plan Climat Air Energie Territorial engagé depuis 2019. Aussi, Caribus constitue la réponse de la Cadéma au point « Accompagner le développement d’une mobilité durable, Réduire la part des déplacements automobiles carbonés de 10% » en valorisant « l’intermodalité et en réduisant l’autosolisme ».

Cadéma et le Département, vers un horizon commun

LE Plan Global Transport et Déplacement de Mayotte (PGTD) matérialise cette collaboration nécessaire entre les deux collectivités. Ce plan repose sur le principe de l’intermodalité et favorise donc les transports collectifs urbains et interurbains au détriment du véhicule particulier, avec 3 axes d’intervention qui sont les suivants :

• AXE 1 : la mise en place et le déploiement de réseaux de transport collectif public avec ses équipements
• AXE 2 : l’initialisation et le développement d’une politique en faveur des modes actifs et des nouvelles mobilités
• AXE 3 : des aménagements ciblés sur le réseau routier afin de faciliter la circulation des transports collectifs et l’organisation du stationnement

• AXE 4 : la mise aux normes ou l’innovation pour le fret et l’aérien

Ainsi, le réseau de transport interurbain porté par le département de Mayotte est pensé en complémentarité avec le futur réseau de transport Caribus. En effet, les investissements en matière de transport sont planifiés dans le cadre d’un schémas global territorial relevant de la compétence départementale. Une programmation départementale qui intègre donc de manière légitime le projet Caribus.

Concertation, Mutualisation, collaboration, optimisation, cohérence et efficience, deviennent progressivement les maîtres mots auxquels il va falloir s’habituer sur notre territoire souvent lourdement critiqué.

Posted in Non classé

Caribus - Mobilité